Vernissage le dimanche 26 mars de 15h à 18h
Exposition du 26 mars au 23 avril 2023
La galerie est ouverte du jeudi au samedi de 15h à 18h
et le dimanche 23 avril de 15h à 18h.
Galerie LRS52
Rue Lairesse 52, 4020 Liège
Jean Glibert, Travaux récents
Cela fait plus de cinquante ans que Jean Glibert œuvre dans et pour l’architecture et l’espace urbain en faveur d’un public qui n’est pas toujours averti mais assurément très large. « La peinture est un bien collectif »1, voilà le positionnement de l’artiste dès 1971, lorsqu’il choisira volontairement un parking comme lieu pour sa première exposition et amorce ses interventions liées à l’espace. Tout ce qui établit la singularité de son travail est déjà présent : la réflexion sur les supports, la technique qui découle des outils manipulés, les couleurs qui émane des matériaux, comme l’intérêt pour les aspects (mats, satinés, brillants, structurés, translucides, réfléchissants) et les propriétés intrinsèques de ces matériaux (protection solaire, contre la corrosion, l’usure, etc.).
Son travail en atelier s’est poursuivi en parallèle des projets liés aux espaces bâtis. Cherchant avec méthode, il a fait de l’exploration des rendus de matières et des rapports entre surfaces, couleurs, lumières une pratique rigoureuse, appliquée autant à ses projets personnels qu’à ceux qui réunissent de larges équipes de conception.
Les travaux récents présentés ici s’inscrivent dans la continuité de recherches et d’explorations2, depuis l’importante exposition de ses travaux sur papier au Musée d’Ixelles en 1997, en passant par celle à la Galerie blanche / La Première rue à Briey-en-Forêt en 2012, et tout récemment celle présentée parmi les collections permanentes de Keramis à La Louvière en 2021. Jean Glibert aime à énoncer avec simplicité les éléments ou les principes en œuvre dans son travail : « Je cherche la mise en équation de quatre éléments : des supports, des papiers industriels de formats standards ou prédéfinis par la taille de rouleaux, de feuilles, etc. ; des matériaux dont les couleurs, les usages, les textures et les propriétés m’intéressent ; des outils issus du monde de la construction comme les couteaux à enduire du peintre et du plafonneur, la racle du vitrier ; du geste enfin, qui me place dans l’équation, tel un instrument précis. »3
Entre la peinture et le dessin, il n’y aurait plus à trancher : « le tracé fait surface, révèle plutôt qu’il ne cache, à l’exact inverse de l’utilité première d’effacer les traces sous-jacentes. »4 Généralement, les couteaux ou les racles lissent les imperfections, selon la virtuosité du peintre ou du plafonneur. Ces outils font émerger ici les matières et les gaufrages naturels provoqués par l’utilisation des produits de compositions différentes – aqueuse ou synthétique – et qui sont parfaitement assumés. Avec systématisme, les modifications apportées forment un vaste échantillonnage, une accumulation d’études qui mènent l’artiste à produire des œuvres en séries. Les légers plis qu’il effectue parfois font naître la possibilité d’une troisième dimension affirmant la présence du support, papier ou calque. Selon l’exposition à la lumière naturelle, ces plis agissent sur les effets de matières, tout comme le déplacement des personnes qui regardent ces surfaces, ce qui place instantanément le travail de Jean Glibert dans l’espace.
Cécile Vandernoot, architecte
Mars 2023
1. Extrait de l’invitation-dépliant à l’exposition qui s’est tenue du 22 janvier au 8 février 1971,
dans le parking de la résidence « Le Piémont » à Ixelles.
2. Brève série d’expositions essentielles de travaux sur papier et sur calque hormis l’exposition sur ses réalisations dans l’architecture et l’espace urbain au Palais des Beaux-Arts.
2021 – Galerie blanche / La Première rue à Briey-en-Forêt, « The Belgian Connection »
2021 – Centre d’art Kéramis à La Louvière « Série 2019-2021 »
2018 – Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, « Jean Glibert, Peintre en bâtiment »
2017 – Galerie Quai 4 à Liège, « Pierre – Jean – Peter »
2014 – Espace 251 à Liège, « Peinture »
2012 – Galerie blanche / La Première rue à Briey-en-Forêt, « Abstraction, Matières et Contingences »
2011 – Aliceday Gallery à Bruxelles, « Peindre ? »
1997 – Musée d’Ixelles, « Tables d’espaces 1993 / É pures 1994-1997 »
3. Extrait de notes manuscrites de Jean Glibert, d’un des carnets bien rangé dans la poche avant de son veston.
4. Raymond Balau, « Conditions d’architecture » in Jean Glibert, coll. Fenêtresur, vol.2, éditions de la Cellule architecture de la FWB, 2017, pp.105-106
Galerie LRS52
52, rue Lairesse – 4020 Liège
Exposition du 26 mars au 23 avril 2023